Opéra Savon: Historique

Historique
 
I-Le savon en quelques mots :
Composition Expérience:Fabrication de savon
 
II-Mode d'action :
Action des Molécules
III- Les facteurs intervenant dans l'action:
Les différentes eaux
Les différentes saletés
IV - Plus loin:
Aspects nocifs du savon : Pollution due aux détergents
Molécules semblables à celles du savon:
Les membranes cellulaires
Transport des lipides dans le sang
Annexes:
Lexique
 
Sources
 

Connus et utilisés avant l’ère chrétienne, les savons ont une origine à la fois lointaine et incertaine, probablement gauloise.

A l’origine, le savon était une mixture obtenue par mélange de suif et de cendres. Pline l’Ancien, décrivit au premier siècle après J.C, différentes formes de savon coloré dur ou mou : en effet à partir des cendres de plantes marines, on obtenait par lixiviation l’alcali minéral ou soude, à la base des savons solides . Avec les cendres de plantes terrestres , on obtenait l’alcali végétal ou potasse, à la base des savons mous.

La saponification est probablement l’une des plus vieille réaction chimique connue de l’humanité puisqu’elle servait aux Celtes et aux Romains

Longtemps à l’état rudimentaire, la savonnerie a évoluée très lentement. Petit à petit, on a utilisé la lessive des cendres à la place de la cendre entière ; puis on a substitué progressivement les graisses végétales et en particulier l’huile d’olive, aux suifs.

Ensuite on a utilisé la chaux pour augmenter la causticité des lessives.

Au XII siècle, la fabrication du savon était chose courante en Italie et en Espagne, renommées pour leurs fabriques. Longtemps ce deux pays eurent la suprématie en matière de fabrication de savon car ils avaient des facilités d’approvisionnement en matières premières.

Au XIII siècle, époque où l’industrie savonnière fut introduite en France par Colbert, la majeur partie du savon était produite à base de suif de chèvre et de cendres de hêtre. La première manufacture fut créée à Toulon par édit royal. La réussite fut immédiate et d’autres manufactures furent construites à Marseille. A la fin du XVII siècle, l’industrie marseillaise devait importer des matières premières de tout le bassin méditerranéen pour répondre à la demande. Les Français mirent au point un procédé de fabrication qui employait des corps gras végétaux (ou graisses végétales) à la place de corps gras animaux.

La fabrication du savon fut révolutionnée en 1791 par le chimiste Nicolas Leblanc, qui mit au point un procédé permettant d’obtenir la soude caustique à partir du sel de cuisine. En 1783, le chimiste suédois Carl Scheele avait fait bouillir de l’huile d’olive avec de l’oxyde de plomb et obtenu une substance au goût sucré qu’il avait appelée Ölsüss et que l’on connaît maintenant sous le nom de glycérine. En 1823, le chimiste français Eugène Chevreul, poussé par cette découverte, découvrit que ce ne sont pas les corps gras qui se combinent avec l’alcali pour former le savon, mais qu’ils sont d’abord décomposés en acides gras et en glycérine (ou glycérol). Chevreul est ainsi à l’origine de la théorie de la saponification. Ainsi vers 1840, une nouvelle évolution fut l’utilisation progressive d’autres huiles que celle d’olives, permettant d’élargir la gamme des produits proposés.

Aujourd’hui, les savons sont les produits les plus courants pour nettoyer ou blanchir ; cependant, depuis les années 1950, ils sont peu à peu supplantés par des agents de synthèse obtenus à partir de dérivés du pétrole.

Depuis les années 1960, l’industrie du savon a diversifié ses produits avec l’apparition de savons liquides et de produits concentrés. La production mondiale de savon dépasse actuellement 6millions de tonnes par an.

De nos jours, le « savon de Marseille » reste une référence même si d’autres types de produits ont fait leur apparition.

 

Histoire du savon de Marseille

On compte au début du XVIIIème siècle une quinzaine de savonneries qui font de Marseille le premier centre méditerranéen de production et d'expédition des savons à base d'huile d'olive et de soudes naturelles (cendres, bourdes).

C'est le début de la période prospère avec la mise en place de réglementations concernant la fabrication et le marquage du savon (règlement de 1688).

1760 : 28 fabriques soit 126 chaudières produisent 9 000 tonnes de savon.

1786 : 48 fabriques soit 192 chaudières (capacité de production : 34 000 tonnes sur les neuf mois autorisés de travail).

1789 : 65 fabriques soit 280 chaudières ont produit 22 000 tonnes.

1793 : crise sans précédent et ruine à peu près complète de la cité. Néanmoins, la savonnerie retrouve un second souffle et traverse cette période.

1801 : retour de la paix et reprise du commerce maritime. 73 fabriques pour 331 chaudières

1808 : les premières fabriques de soude s'ouvrent à Marseille grâce au procédé de fabrication LEBLANC. Interdiction de l'utilisation des soudes végétales et apparition des huiles de graine (noix, colza, pavot, lin) moins chères que l'huile d'olive.

1817 : baisse des cours du savon, plus de 15 fabriques.

1820 : 88 fabriques pour 420 chaudières.

1823 : de nouvelles huiles arrivent (palme, coco) et la première théorie exacte de la saponification est publiée par CHEVREUIL.

1842 : le nombre de fabriques est stable autour de 1945 mais les capacités de productions sont augmentées avec l'apparition du chauffage à la vapeur (50 000 tonnes ). On utilise alors de plus en plus d'huile de palme qui donne un savon blanc et plus moussant.

1863 : nouvelle crise de croissance, plus que 52 savonneries pour une production de 70 000 tonnes. Néanmoins, la demande continue d'augmenter.

1885 : 90 fabriques pour 94 000 tonnes de savon mais la bataille sur les coûts de production fait baisser la qualité.

Avec le XXe siècle, l'hygiène, le confort se répandent et le rôle du savon grandit dans l'économie domestique.

Aux alentours de 1900, les huileries et les savonneries fusionnent. La production continue de croître grâce aux perfectionnements apportés à l'outillage des usines (générateurs de vapeur, électricité), mais également par l'apparition de nouveaux procédés de fabrication.

1906 : 142 777 tonnes sortent des savonneries marseillaises et la " réclame " ainsi que les emballages commencent à faire leur apparition.

1913 : production de 180 000 tonnes pour 90 fabricants. Une nouvelle crise apparaît, liée à la cherté des huiles et au conflit mondial, certaines usines disparaissent et la production chute jusqu'à 53 000 tonnes en 1918.

1920 : les connaissances sur le processus de fabrication progressent et les absorptions des savonneries par les huileries continuent. En 1924, la production dépasse enfin le niveau atteint en 1913.

1931 : nouvelle crise liée à la crise de 1929, les exportations souffrent énormément. La bataille sur les poudres commence à s'engager entre les grandes firmes telles qu'Henkel et Lever.

1938 : La persistance de la crise financière et la dévaluation de 1936 ont fait tomber la production à 120 000 tonnes (seulement 44 000 tonnes à l'exportation) pour 54 savonneries. Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, la savonnerie marseillaise n'a pas encore retrouvé le niveau de production antérieure à la grande dépression. La pénurie s'installe et le commerce s'effondre. De toutes les industries locales, la savonnerie est celle qui au lendemain de la libération donne lieu aux prévisions les plus pessimistes d'autant plus qu'apparaissent les détergents synthétiques venus de l'Amérique. Les lavoirs sont désertés avec l'apparition de la machine à laver et le savon de Marseille perd son rôle de produit de première nécessité. La savonetterie n'ayant jamais donné lieu à d'importantes fabrications, il est difficile de lutter contre les parfumeurs parisiens qui envahissent les salles de bain (Palmolive, Cadum, Monsavon...)

Pour s'adapter aux circonstances et obéir à la rigoureuse loi de la concurrence, la savonnerie se transforme d'autant plus qu'une nouvelle révolution technique est intervenue avec l'application des procédés de fabrication en continu. L'effort de remplacement des équipements est entrepris par quelques grandes sociétés et beaucoup font faillite.

Source des images de la page: www.savon-de-marseille.org

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